Melle C. et ses aliénés

aLors de la dernière entrevue, Xavier semble enfin accepter son rôle.

Finalement, la reconversion soudaine de Xavier me laisse un goût amer. Ce volte-face est trop rapide. Je n'ai pas assez profité de la situation.

Je décide de le mettre à l'épreuve encore un peu. Pour cela, j'ôte ma culotte, puis m'accroupis devant lui, tenant l'étoffe juste ses yeux. Je l'oblige à humer mon odeur, puis je fourre mon dessous dans sa gueule et lui dis :

- "Je t'offre ma culotte. Tu vas la garder AVEC toi, jusqu'à notre prochaine entrevue."

Il me regarde les yeux hagards, semble ne pas capter mon message. Je rajoute :

- "Garde la près de toi, sur ta peau ! Jour et nuit, au boulot, qu'il y ait ta femme ou non, je m'en contrefous. Ne la porte pas, je veux un homme, pas une tapette en string !"

Je sais que je lui lance un vrai défi. Comment camoufler ce bout de tissu 24h/24 ?

Je me lève, puis quitte l'appartement de mon amant en devenir. Je lui jette un dernier regard. Dieu, ce qu'il est beau ! Quel corps athlétique, quelle chevelure... Lui, mâle si viril autrefois, est comme déboussolé face à moi. Je domine mon sentiment de supériorité. Je ne veux pas qu'il voit en moi l'une de ces domina grotesques. J'aime le laisser dans l'incompris le plus total, complètement frustré, comme un pauvre animal abandonné à son sort.

Je le recontacte un après-midi, à la fin de mes cours. Il est au boulot, lorsque je m'annonce, sa voix se trouble, il perd instantanément son assurance. Je le somme de venir me rejoindre dans un petit jardin, à proximité de mon université.
Je le vois arriver depuis la grille de l'espace vert. Il marche d'un pas peu assuré, évitant mon regard. Il tortille ses mains, je savoure cet instant.
Il s'assied à mon coté, ose me caresser les mains, puis déboutonne sa chemise. Je découvre ma petite culotte, sagement dissimulée contre ses cotes, entre son corps et sa chemise.
Je tente de me dominer, mais je flanche : je l'embrasse à pleine bouche, plante mes ongles dans sa peau.
Il tente de m'expliquer que cacher cet objet à sa femme n'a pas été facile, mais je lui fais comprendre que je me fiche de savoir comment, seul le résultat compte.

Je récupère mon bien, il observe chacun de mes gestes avec la plus grande attention. Je lui présente à mon tour un ruban rose :
- "Tu as relevé le défi avec brio, ce ruban signifie que tu es à moi maintenant. Je ne suis pas une maîtresse ordinaire, tu sais ce que je veux de toi."
Je jette un regard aux  alentours, en ce milieu d'après midi brumeux, le parc est vide.
-"Sors la!"
-"Maintenant, devant tout le monde ?"
-"Tu vois quelqu'un dans le coin, toi ?"
Il sort sa bite, très peu rassuré. Comme ses gestes sont lents et hésitants, je prends la relève, attrape la "bête" et lui attache ce ruban rose à la garde.
-"Ce nœud symbolise notre relation. Il est volontairement rose et ridicule, quand tu poseras les yeux dessus, tu te rappelleras que tu n'es plus rien, et que c'est moi qui ait les rennes en main."

- "Jeudi prochain, même heure, même endroit."

Melle C.
Jeu 4 sep 2008 1 commentaire
vous écrivez divinement bien. votre approche est très singulière et intéressante... J'adore ce coté intello.
barindid - le 19/09/2008 à 23h46
Merci beaucoup pour ce compliment.
Melle C.