Melle C. et ses aliénés
Dans le billet précédent, je rencontre Xavier, la
trentaine et marié, lors d'une soirée chez un camarade de cours.
Tel le carnassier qu'il pense être, il me propose alors un déjeuner "en tout bien tout honneur" un midi de la semaine, dans une brasserie branchée. Je fais la moue, accepte du bout des lèvres.
13h20, je descends du taxi, juste devant l'établissement. Je m'inquiète de savoir s'il aura eu la patience d'attendre 50 minutes, durant lesquelles je n'ai pas répondu à ses appels. Cette attente forcée n'est qu'un test, bien sur, un passage obligé pour me rendre compte de sa motivation et de l'impact que j'ai sur son être. J'espère secrètement qu'il n'a pas lamentablement échoué. Mal assurée, je survole la salle d'un regard. Il est la, tripote son téléphone, fébrile. Tous mes doutes, toutes mes hésitations volent en éclat : ça a fonctionné !
Nous commandons, puis déjeunons, je reste très froide, il me dévore du regard. Cette tension sexuelle est palpable tant nous nous désirons mutuellement. Demeurer distante, me dominer, devient un supplice tant mon envie est grande. Je me sens animale, mes bas instincts prennent littéralement le dessus, j'en perds la tête.
Brusquement, je déclare : "Tu travailles cet après-midi?"
Il me regarde, totalement interloqué, ne sachant pas comment interpréter ma question, observe un temps de réflexion, puis : "Normalement..."
Je respire un grand coup, puis me jette dans le vide : "Non, tu vas louer une chambre dans un hôtel."
Je manque de m'étrangler par mon audace, les derniers mots sont quasiment inaudibles. Je n'en reviens pas, jamais je ne m'étais comportée ainsi. Je tente de garder le contrôle de la situation même s'il me fait un effet bœuf.
Dans un soupir, il murmure un "oui", appelle le serveur, règle la note alors que nous avions à peine touché à notre plat. Je l'attends dehors, affrète un taxi, monte et laisse la portière ouverte, ultime invitation à mon futur amant.
Sans la moindre gène, il demande au chauffeur de nous conduire à un "bon" hôtel qui pourrait nous accueillir à cette heure. Il sait que je n'accepterai pas n'importe quel hôtel miteux.
Nous descendons de voiture, nous n'avons pas échangé un seul regard durant le court trajet, j'ai mis ce laps de temps à profit pour retrouver mes esprits, échafauder un plan de bataille.
Nous entrons dans le hall d'une chaine d'hôtels familiaux très répandus, Xavier se dirige vers le réceptionniste, certainement habitué a ce genre de situation puisqu'il ne sourcille que peu. Je domine mon inquiétude, redoutant d'être assimilée a une vulgaire prostituée. Ma tenue sage devrait discréditer toute mauvaise interprétation pensais-je.
Je lui prends le code des mains, nous montons l'escalier, l'ascension rythmée par le bruit de mes petits talons. Il n'ose me regarder directement, certainement impressionné par mon initiative et troublé par cette situation peu conventionnelle. J'ouvre la porte, l'invite à entrer puis pénètre à mon tour. Posément, je lui demande de s'asseoir, je prends le temps de fermer la porte et de m'engager dans la chambre. Il est assis au pied du lit, silencieux, dans l'expectative...
Tel le carnassier qu'il pense être, il me propose alors un déjeuner "en tout bien tout honneur" un midi de la semaine, dans une brasserie branchée. Je fais la moue, accepte du bout des lèvres.
13h20, je descends du taxi, juste devant l'établissement. Je m'inquiète de savoir s'il aura eu la patience d'attendre 50 minutes, durant lesquelles je n'ai pas répondu à ses appels. Cette attente forcée n'est qu'un test, bien sur, un passage obligé pour me rendre compte de sa motivation et de l'impact que j'ai sur son être. J'espère secrètement qu'il n'a pas lamentablement échoué. Mal assurée, je survole la salle d'un regard. Il est la, tripote son téléphone, fébrile. Tous mes doutes, toutes mes hésitations volent en éclat : ça a fonctionné !
Nous commandons, puis déjeunons, je reste très froide, il me dévore du regard. Cette tension sexuelle est palpable tant nous nous désirons mutuellement. Demeurer distante, me dominer, devient un supplice tant mon envie est grande. Je me sens animale, mes bas instincts prennent littéralement le dessus, j'en perds la tête.
Brusquement, je déclare : "Tu travailles cet après-midi?"
Il me regarde, totalement interloqué, ne sachant pas comment interpréter ma question, observe un temps de réflexion, puis : "Normalement..."
Je respire un grand coup, puis me jette dans le vide : "Non, tu vas louer une chambre dans un hôtel."
Je manque de m'étrangler par mon audace, les derniers mots sont quasiment inaudibles. Je n'en reviens pas, jamais je ne m'étais comportée ainsi. Je tente de garder le contrôle de la situation même s'il me fait un effet bœuf.
Dans un soupir, il murmure un "oui", appelle le serveur, règle la note alors que nous avions à peine touché à notre plat. Je l'attends dehors, affrète un taxi, monte et laisse la portière ouverte, ultime invitation à mon futur amant.
Sans la moindre gène, il demande au chauffeur de nous conduire à un "bon" hôtel qui pourrait nous accueillir à cette heure. Il sait que je n'accepterai pas n'importe quel hôtel miteux.
Nous descendons de voiture, nous n'avons pas échangé un seul regard durant le court trajet, j'ai mis ce laps de temps à profit pour retrouver mes esprits, échafauder un plan de bataille.
Nous entrons dans le hall d'une chaine d'hôtels familiaux très répandus, Xavier se dirige vers le réceptionniste, certainement habitué a ce genre de situation puisqu'il ne sourcille que peu. Je domine mon inquiétude, redoutant d'être assimilée a une vulgaire prostituée. Ma tenue sage devrait discréditer toute mauvaise interprétation pensais-je.
Je lui prends le code des mains, nous montons l'escalier, l'ascension rythmée par le bruit de mes petits talons. Il n'ose me regarder directement, certainement impressionné par mon initiative et troublé par cette situation peu conventionnelle. J'ouvre la porte, l'invite à entrer puis pénètre à mon tour. Posément, je lui demande de s'asseoir, je prends le temps de fermer la porte et de m'engager dans la chambre. Il est assis au pied du lit, silencieux, dans l'expectative...
Melle C.
Lun 12 mai 2008
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